La semaine dernière, j’ai eu une longue conversation avec notre conseil en brevets et j’ai brièvement écrit les questions les plus importantes sur la contrefaçon de brevet.
Est-il permis d’exporter un produit qui n’est pas breveté en Allemagne vers un pays où la protection par brevet existe?
En Allemagne, il n’y a fondamentalement aucun obstacle à l’exportation d’un produit qui ne fait pas l’objet d’un brevet allemand ou d’un modèle d’utilité allemand ou d’un brevet européen validé pour l’Allemagne du point de vue du droit allemand des brevets. Toutefois, l’importation d’un tel produit dans un pays tiers dans lequel il existe une protection par brevet pour ce produit constitue régulièrement une contrefaçon de brevet en vertu de cette législation. La seule exception à cette règle est si le produit en question a été mis sur le marché par le titulaire du brevet ou avec son consentement pour la livraison dans le pays tiers, c’est-à-dire que le droit des brevets a été épuisé. Bien sûr, cela ne peut pas s’appliquer au plagiat ou aux répliques de fabricants non autorisés.
À quoi cela ressemble-t-il si le produit protégé dans le pays tiers fait partie d’un produit fabriqué en Allemagne qui est exporté vers le pays tiers?
Bien entendu, il y a aussi une contrefaçon de brevet dans ce cas, puisque le produit protégé par le brevet qui n’a pas été autorisé par le titulaire du brevet à cette fin ne perd pas sa protection conférée par le brevet en étant incorporé dans un autre produit. J’aimerais illustrer cela par un exemple :
Le revendeur A, qui est basé en Allemagne, obtient un produit protégé par brevet pour le titulaire du brevet P aux États-Unis auprès d’un fabricant étranger non autorisé par le titulaire du brevet P et importe ce produit en Allemagne. A le vend en Allemagne au fabricant F, qui incorpore ce produit dans un produit fabriqué par lui. F exporte le produit aux États-Unis et le livre à un client K. Non seulement la livraison du produit au brevet américain est une contrefaçon, mais même l’offre du fabricant F au client K basé aux États-Unis peut constituer une contrefaçon de brevet.
Contre qui le titulaire du brevet peut-il agir?
Le titulaire du brevet peut poursuivre le fabricant F en tant qu’importateur (du point de vue américain) et son client K aux États-Unis pour contrefaçon de brevet. Il convient de noter que si K ou F avait connaissance de la protection conférée par un brevet (ce que l’on appelle la « contrefaçon intentionnelle »), les dommages-intérêts à verser au titulaire du brevet P sont triplés par les tribunaux américains (« triple dommages »). Avec les coûts d’un procès pour contrefaçon de brevet aux États-Unis, qui dans la plupart des cas ne sont pas inférieurs à un million de dollars aux États-Unis, cela peut rapidement conduire une entreprise à la faillite.